9 February 2021

Une page se tourne…

Aujourd’hui, c’était mon dernier jour à prester en tant que salariée dans un centre R&D liégeois. En partant, j’y ai laissé mon badge d’accès, mon pc, mon téléphone, bref, tout ce qui m’avait été prêté durant ces sept dernières années pour pouvoir mener à bien ce travail de chercheur/ingénieur de projet/ « senior project leader », comme indiqué sur ma carte de visite (et sur toutes celles non distribuées, qui ont fini en un petit tas un peu pathétique dans la poubelle à papier). Une page se tourne, non, bien plus que ça, un chapitre se termine.

Je ne vais pas m’étaler sur mes états d’âme du moment, de la fierté de me lancer en tant qu’indépendante pour un projet qui me tient à coeur à l’anxiété à l’idée de perdre une rémunération stable et confortable ; du soulagement d’avoir l’esprit libéré pour me consacrer exclusivement à Café Joli et Joli Livre à la nostalgie de ne plus vivre ces moments bénis propres à la recherche où – mais ça n’arrive pas souvent – tout s’imbrique finalement, où l’expérience et l’analyse apportent la pièce manquante du puzzle complexe de la Vérité des phénomènes (oui, oui, la Vérité avec un grand V, n'est-ce pas ce que cherche tout chercheur ?).

Hum, y aurait-il une once de regret qui percolerait de ces quelques phrases ? Non, je saute à pieds joints dans cette reconversion professionnelle, mais je retiens en même temps mon souffle. J’espère que je ne chancellerai pas (trop) à la réception !

Je vous entends déjà (enfin, certains !)… Ah mais, qu’est-ce que tu croyais ? Que ça allait être facile ? A piece of cake ? Des coups durs, il y en aura (la crise sanitaire qui s’éternise, en voilà déjà un, et paf !) Maintenant que tu as un vélo, tu pédales !

Euh... oui, bien sûr.  Heureusement, je ne suis pas la première, ni la dernière, à vouloir changer de cap et je peux compter sur celles et ceux qui se sont lancés avant moi, dans l'espoir d'un mieux. Et un témoignage qui m’a rassénérée et confortée dans mon choix, c’est sans nul doute celui de Pedro Correa, qui le relate dans Matins Clairs, Lettre à tous ceux qui veulent changer de vie. Car c’est bien de ça dont il s’agit, d’un changement de vie.

La première fois que j’ai entendu parler de Pedro Correa, c’était, comme pour beaucoup, via les réseaux sociaux. J’ai visionné la rediffusion de son discours aux ingénieurs de l’UCL sur Facebook. Discours inspirant, vrai car personnel, interpellant. C’était au début du premier confinement. Café Joli n’en était qu’à son stade embryonnaire.

Ensuite, la seconde fois, c’est justement un collègue de mon boulot salarié qui me parle de ce livre écrit par un ingénieur de sa promo, devenu photographe, quelqu’un qui a fait le grand écart professionnellement parlant… C’est bon, j’achète !

Pedro Correa explique son parcours. Il détricote sa vie pour comprendre comment il est arrivé à occuper un poste de cadre dans une grande banque avant de tout quitter pour vivre de son art. Il raconte les pressions familiale, sociale, sociétale.

Evidemment, les parallèles se font. A mon tour, j'ai tenté de faire le même exercice en me demandant ce qui m'a conduite là aujourd'hui, à quel point les avis de mes parents et de mes proches ont compté, et surtout, comment je les ai interprétés. Ce livre est une invitation à un travail d'introspection.

Le ton est humble, sincère et c’est ça aussi qui fait mouche : alors, oui, Pedro Correa a magnifiquement réussi sa transition puisqu’il est devenu ce photographe de renom, mais plus encore, un photographe HEUREUX. Mais il n’y a pas une once d’orgueil dans ses propos, pas de « faites comme moi, car moi, je sais COMMENT faire, regardez où j’en suis ». Il tient un discours fédérateur et si galvanisant que lorsque j’ai refermé son livre d'une centaine de pages, j’ai eu le sentiment moi aussi d’appartenir à la Relève, comme il l’appelle, heureuse et avide d’oser le changement.

Chers désormais ex-collègues, vous qui me lirez peut-être, vous que je sens tantôt intrigués, tantôt dubitatifs, lisez ce livre et on en reparle ! Parce qu’on a tous besoin d’inspirations, de remises en question et de clés pour aller chercher le bonheur.

Louise.

En savoir plus sur Pedro Correa : Pedro Correa Fine Art Photography (pedrocorreaphoto.com)

Pedro Correa, Matins Clairs, Lettre à tous ceux qui veulent changer de vie, paru aux Éditions L'iconoclaste, 2020.

27 January 2021

Au n°14, Place Saint Pholien…

L'avancement des travaux va bon train, les derniers changements en date sont la pose des châssis et du revêtement de sol ! La petite devanture s'est métamorphosée, agrandissant visuellement du même coup l'espace intérieur.

Mais comment avons-nous atterri là ? Pourquoi faire germer Café Joli Livre précisément à cet endroit ?

Petit retour en arrière...

D'entrée de jeu, Outremeuse nous paraissait être LE quartier sympa où s’implanter. Chaleureux, populaire, multiculturel, festif aussi…  On s’y voyait déjà 😊

Alors, en mai dernier, quand le déconfinement s’est annoncé et que le soleil a envoyé valdinguer les nuages en quarantaine, on s’y est baladé. Sans but précis, si ce n’est se nourrir de l’atmosphère du quartier et repérer les surfaces commerciales à vendre ou à louer. Et là, en Roture, devant le restaurant la Divina, nous croisons un ami de Noé, prof de français et réceptif au projet. « Vous vous êtes déjà renseignées auprès de H. – encore un ami de Noé – actif dans l’immobilier à Liège ? »

« Euuh non, on n’avait pas pensé à lui mais c’est une piste à creuser. »

Et quelle piste ! Il s’est avéré que H. disposait d’un rez commercial inoccupé Place Saint Pholien. Pas très grand mais bien agencé, et moyennant quelques travaux de rénovation – et une bonne capacité d’abstraction – l’endroit nous a paru idéal pour y couver notre bébé. Merci H. !

Et après la signature du bail et quelques (gros) travaux, nous y sommes presque! Demain, notre cuisine arrive, on trépigne d'impatience 🙂


10 December 2020

A bit lost

A l’instar de la petite chouette de Chris Haughton déboussolée et à la recherche de sa maman, nous tâtonnons, attaquant le projet par un aspect puis un autre, mais sans jamais réussir à en dessiner une version complète et  satisfaisante à nos yeux. Il nous faut un accompagnement, quelqu’un d’aussi bienveillant que le petit écureuil qui suit bébé chouette dans sa quête vers sa maman.  Et nous trouvons une aide précieuse en la personne de Sylvain Finamore, qui a vécu mille vies avant d'accompagner les personnes désireuses de se lancer dans une activité d’indépendant. Il nous interroge et nous challenge sur des sujets à la fois vitaux et totalement absents de notre ébauche de business plan, car, ne sachant comment s’y prendre, nous les balayions d’un procrastinant « On verra ça plus tard ». Oui, avant de rencontrer Sylvain, on pensait que l’argent allait germer tout seul, en même temps que nos plantes vertes qu’on imaginait égayer notre futur espace.

Bref, il met de l’ordre dans les idées et les planètes commencent à s’aligner.

3 December 2020

Au commencement…

Au commencement, il y a ce besoin de changement, cette envie lancinante d’autre chose, de plus… comment dire ? cohérent ? sensé ? joli ? Ça me reste dans un coin dans la tête, et me frappe de plein fouet le matin, quand la réalité éloigne sans ménagement les rêves de la nuit, juste avant la course contre la montre pour ne pas arriver trop en retard au boulot, après avoir largué les enfants à l’école ou à la crèche. Et puis ça passe car tout compte fait, le job actuel n’est pas si mal, hein, et l’herbe paraît toujours plus verte ailleurs. J’ai l’impression d’être dans un bain dont l’eau commence à refroidir… je peux encore m’y prélasser un petit peu, avant que cela devienne franchement désagréable. Et puis, m’extirper de la baignoire signifie avoir encore plus froid puisque, zut, le peignoir et l’essuie ne sont pas à portée de main… Mais c’est tenace et la sensation floue de ne pas être « à ma place », de louper quelque chose, revient vite. Et en parler fait du bien. Et quoi de plus propice à la discussion qu’un souper entre amis, ventre bien rempli et verres de vin aidant ? Et c’est ainsi qu’un soir de septembre 2019, s’esquisse une possible convergence entre mes aspirations et celles de Noé… Il est temps.

BISOUS <3