Au commencement, il y a ce besoin de changement, cette envie lancinante d’autre chose, de plus… comment dire ? cohérent ? sensé ? joli ? Ça me reste dans un coin dans la tête, et me frappe de plein fouet le matin, quand la réalité éloigne sans ménagement les rêves de la nuit, juste avant la course contre la montre pour ne pas arriver trop en retard au boulot, après avoir largué les enfants à l’école ou à la crèche. Et puis ça passe car tout compte fait, le job actuel n’est pas si mal, hein, et l’herbe paraît toujours plus verte ailleurs. J’ai l’impression d’être dans un bain dont l’eau commence à refroidir… je peux encore m’y prélasser un petit peu, avant que cela devienne franchement désagréable. Et puis, m’extirper de la baignoire signifie avoir encore plus froid puisque, zut, le peignoir et l’essuie ne sont pas à portée de main… Mais c’est tenace et la sensation floue de ne pas être « à ma place », de louper quelque chose, revient vite. Et en parler fait du bien. Et quoi de plus propice à la discussion qu’un souper entre amis, ventre bien rempli et verres de vin aidant ? Et c’est ainsi qu’un soir de septembre 2019, s’esquisse une possible convergence entre mes aspirations et celles de Noé… Il est temps.